Prolégomènes
                                      

Nous ne sommes rien d'autres que les autres, avec nos potions d'instinct de survie, nos vessies pleines pour marquer les territoires, nos bibelots et colifichets nous ralliant à une meute. 
Il est impossible de calculer la somme de ce que nous sommes, nous, moi, je : ces mille facettes du mimétisme que certains quêtent comme la vé­rité, cette myriade d'apprentissage, d'adaptation. 
L'élevage d'enfants en bande et en extérieur à un charme différent de celui qu'offre la protection de coquilles par des mères poules dans un cabi­net sombre et vide, mais il reste malgré ce déterminisme profond, le choix des rencontres du futur.

Le talent qui semble démarquer certains de nous n'est que la réclame du travail effectué sur ce talent par une recherche de la perfection (de la maîtrise) dans un domaine précis. 
"Le don serait un talent que l'on travaille en direction des autres ?" 
Plus le modèle sera fidèle à la norme de votre clan, plus vous serez adulé, en peaufinant vous pourrez finir directeur démocrate du monde entier, plus vous irez brouter loin du troupeau, plus  vous vous marginaliserez, du genre: artiste maudit visionnaire avec en prime vingt-cinq kilos de gloire posthume et une oreille en moins. -Entre il reste du choix pour le rôle, ainsi que pour l'inertie.
Mais quel talent développer pour être reconnu ?
Pour la facilité, je suggérerai de vous adonner aux prouesses techniques, physiques, visibles et compétitives : "Je saute plus haut que les autres, J'ai la semence d'un président de ligue, l'étoffe d'un concierge de la France."
Mais vous pouvez passer outre ces prouesses et séductions.
Des conceptuels ont fait tâche dans la peinture qui sent.
Des aphones ont fait leur trou dans le gruyère de la chanson pour sourd.
C'est la preuve d'un don pour le commerce très développé ou du sens de l'amitié très profond, d'autres formes du talent quoi !.

Reconnaître le talent c'est facile : C'est ce qui vous fait plaisir en faisant plaisir aux autres.
Ex : Un karatéka cherche toujours un "adversaire" à sa hauteur, un autre karatéka "susceptible" de posséder une maîtrise supérieure à la sienne, pour se faire plaisir et faire plaisir à cet "adversaire" il va tenter de se/le surpasser. (À suivre)

J'ai découvert l'un de mes talents à la page 3163 de l'Encyclopédie de Madame Larousse.
Empathie : Forme particulière de la connaissance du moi social. (L'empathie revêt trois aspects : l'aptitude à se voir avec les yeux d'autrui (auto-empathie), l'aptitude à voir les autres avec les yeux d'autrui (allo-em­pathie), et l'aptitude à regarder les autres avec leurs propres yeux (conscience de la conscience d'autrui.)
Mais j'entrave mieux la page 109 du Dictionnaire de la Psychologie de Monsieur Larousse.
Empathie : résonance, communication affective avec autrui.
-Une mère connaît intuitivement les besoins et les sentiments de son nourrisson, avec lequel elle est en communication. L'empathie (en allemand l'Einfuhlung) est à la base de l'identification et de la compréhension psycho­logique des autres.

Comme je m'étais écrit plusieurs chansons reflétant parfaitement ce que je voulais exprimer, de plus la musique que je m'étais composé était exactement celle que je m'étais commandée ; Je m'essayais à en faire profiter ce fameux "autrui". 
Je me projetais comme une sorte d'écrivain public de l'oral : "Vous voulez exprimer quelque chose de personnel, les mots et la musique ne viennent pas, confiez-moi votre fond, je vous mettrai en forme."
Autrui fut-il séduit, je le pense, il en redemanda.

À un narcissique recueil de poème, je trouvais moins commun un narcissique recueil de poèmes pour les autres.

GAURDON'

La majorité de ses chansons pour ne pas dire toutes, ont été orchestrées et enregistrées
par et chez Monsieur Georges Anastase LUBIN aux Forges de France.

Traduction

Pour gagner du fric, et comme nous n'arrivions pas à nous vendre.
Nous avons travaillé pour les autres :
Chez les intermittents du spectacle, il y a plus d'éclairagistes, de preneurs de son et autres sherpas de la zik, que d'exhibitionnistes bramants. Les musiciens y trouvent aussi leur compte (quoique avec les ordinateurs et les DJ killer d'orchestres de bal?).
L'artiste n'est pas indispensable, tandis que le technicien...

Donc de 1989 à 1995, Le GAURDON' à la composition et le LUBIN à l'orchestration et à l'enregistrement jusqu'au mixage final ont concocté une cinquantaine de chansons pour autrui.

Recueillies ici sous le plaisant nom de:
Skiz'Autres ou les joies de l'Empathie.


Déontologie

-Je dois respecter le sens de ce que désir le client.
-Évacuer tout mépris.
-Je dois employer ses mots. Ses expressions
-Je dois être capable d'interpréter chaque composition.

Technique

-On fait remplir une feuille à chacun où il exprime ce qu'il veut comme genre, style, thème, etc...
-Dès que j'avais trouvé un thème (en général un refrain), un coup de téléphone et hop! le cerveau en ébullition.
-Pour la musique la demande tournait souvent autour d'un genre à la mode. Très dur d'innover, Pour se protéger nous demandions de nous amenez des disques dans le genre désiré. Le client est très volage, en général, sur ses goûts musicaux, il peu subitement passer du tango argentin au rap monégasque, tout dépend de ce qu'il a entendu la veille à la radio.
-Le plus important: nous faisions payer avant.




Pochette de CD pour notre usage personnelle.
Dessin-Georges Anastase LUBIN
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